PORTRAITS DE FEMMES
Parce que c'était elle, parce que c'était moi
Un jour Magali m'a fait un joli cadeau. Elle a écrit un article magnifique lors de la sortie de mon livre. Dans cet article, elle a écrit quelque chose qui me revient souvent en tête "Parce que c'était elle, parce que c'était moi".
Alors forcément vous allez vous demander "mais qui est Magali pour Margaux ?" et je vais vous répondre qu'elle est une de mes meilleures amies. Et je ne vous en dirai pas plus de notre amitié parce que l'amitié est précieuse et que cette amitié là, je veux pas la perdre.
Pas un jour ne passe sans que nous nous parlions, écrivions, tiens j'ai envie de dire déconnions. Ah je vous voir venir. Vous allez vous dire "ah mais c'est une déconneuse ?"
Hé ben à la base non et à la base oui.
Mais Magali est avant tout une femme discrète, humble, généreuse, authentique, sauvage, douce, cultivée.....oui mais voilà elle est une de mes meilleures amies alors forcément je ne vais pas tarir d'éloges.
Et si on lui demandait, à elle, de se dévoiler ?
Je m’appelle Magali Izard, j’ai 52 ans. Je me suis beaucoup promené en France durant mon enfance. Pas moins de quatre écoles primaires, trois collèges et trois lycées… J’ai toujours lu, du plus loin que je m’en souvienne… Enfant plutôt solitaire par goût (et sans doute aussi du fait de tous ces déménagements), les livres faisaient partie de ma vie, il n’était pas rare que je préfère rester chez moi, allongée sur mon lit, pour partager les aventures du Club des 5, du Petit Prince et tant d’autres… Ma maman était une lectrice inconditionnelle, mon papa, lui, était extrêmement curieux – je me souviens des belles couvertures or, rouge ou bleu de toutes ces merveilleuses encyclopédies rangées dans le meuble du séjour - Tout l’Univers, Million, Alpha – que chaque membre de notre famille consultait à l’envie (l’ancêtre d’internet, en fait !).
En troisième, et après avoir longuement argumenté avec mes parents (oui, dans les années 80, c’était considéré comme une « voie de fainéant »…), j’ai choisi la filière littéraire. A l’époque, j’envisageais plusieurs métiers : prof de français, assistante sociale, et même… inspecteur de police (je pense que la collection « Alice » m’était quelque peu monté à la tête !). Après avoir obtenu mon bac mention assez bien, j’ai donc intégré un IUT Carrières juridiques et judiciaires… où je suis restée un semestre… De la compta, du droit… des matières bien trop ancrées dans la réalité pour moi… Les mois suivants, je suis rentrée chez mes parents – assez mécontents, faut-il le préciser ? Un matin, sur Ouest-France (je vivais à Rennes), j’ai lu une annonce pour une classe de BTS Secrétariat de Direction, qui s’ouvrait dans ma ville. J’ai postulé et compte tenu de mon bon dossier de lycée, j’ai été acceptée. Pendant deux ans, j’ai été bien plus à mon aise… A nouveau du français (ô joie !), de l’histoire et géo, mais aussi de l’économie, des études de cas, ...de la sténo et de la dactylo – oui, j’ai appris sur une énorme machine manuelle… Que de bons souvenirs ! J’ai terminé major de promotion, assez fière de moi, je l’avoue !
Tout de suite après mon diplôme, j’ai travaillé à France 3, dans les bureaux de l’information – j’y avais fait mon stage de première année de BTS. J’ai appris à répondre au téléphone, à reconnaître une information intéressante, à taper dans l’urgence… je plaçais même manuellement nuages et soleil sur la carte météo ! L’ambiance était sympa, mais j’étais toujours dans l’attente d’un CDI qui ne venait pas… J’ai commencé à chercher réellement du travail, et la semaine suivante, je suis tombée sur une annonce ANPE d’un cabinet d’avocats qui cherchait une secrétaire. Je me suis présentée, fait un test et j’y suis restée… 8 ans. J’ai gravi les échelons jusqu’à la fonction de clerc d’avocat, avant de démissionner pour rejoindre mon compagnon dans le sud de la France. J’ai vraiment adoré ce travail ! Grâce à ma collègue en poste, j’ai appris énormément de choses : la rigueur, la diplomatie, de nombreuses notions de droit, la frappe ultra rapide... J’étais très autonome, j’ai même équipé le cabinet des tous premiers ordinateurs (ah, les sauvegardes sur disquettes !).
Après mon arrivée à Perpignan, j’ai rapidement été embauchée comme correctrice dans une entreprise éditant différents magazines. J’ai participé à des salons professionnels et mis en place le tout premier site internet. J’y suis restée un an, avant de négocier un licenciement pour « incompatibilité d’humeur »… J’ai ensuite enchaîné sur une formation d’écotechnicien de l’environnement durant un an, puis sur trois mois de perfectionnement informatique.
C’est à cette époque que j’ai rencontré mon futur mari… et que j’ai à nouveau déménagé pour le rejoindre ici, dans l’Aude. Dès mon arrivée – j’avais 33 ans – je me suis consacrée à la recherche d’un emploi… Et là, douche froide… L’envoi d’un CV à la totalité des cabinets d’avocats n’a rien donné – j’ai à peine réussi à décrocher un entretien – pas plus que les réponses à toutes les annonces que je pouvais trouver… Signe du destin ?
Ce fut ensuite le temps d’une longue pause choisie pour élever nos trois enfants, Vincent, Théo et Luna, nés respectivement en 1999, 2001 et 2003.
En 2006, l’envie de retravailler est revenue… j’ai suivi une formation en télétravail pendant plusieurs mois et par l’intermédiaire de l’amie d’un ami, j’ai découvert un nouveau métier : rédactrice de débats, que j’ai exercé à temps partiel, en freelance, durant de nombreux mois…
Ce que je ne savais pas, c’est que le nombre mensuel d’heures travaillées n’était pas assez élevé pour me permettre d’être couverte en mon nom propre par la Sécurité Sociale… Bien que j’ai un travail, que je paye des cotisations sociales, je dépendais donc de mon mari… Cela m’a fait l’effet d’un électrochoc… Mère, épouse, soit… mais pas travailleuse aux yeux de la société…
Je continuais donc à répondre à des annonces, à chercher un emploi – mais pas à n’importe quel prix non plus – je voulais pouvoir avoir encore du temps à consacrer à mes enfants et ma famille… Difficile, très difficile dans ce contexte de plus en plus dur de l’emploi dans notre pays.
Un jour, nous discutions avec une amie sur un forum de nos avenirs respectifs, et celle-ci me dit « Magali, tu devrais être écrivain public ». Une révélation ! Ce que j’avais fait ma vie durant, à titre amical (rédiger des CV, des courriers, etc.), était un métier ! Un vrai métier ! A partir de là, tout s’est enchaîné : une formation de créateur d’entreprise débutait la semaine suivante, j’ai envoyé une lettre de candidature, et j’ai été prise. Avant même la fin, je m’inscrivais au Registre du Commerce et des Industries et recevait mon numéro SIRET, le 20 mai 2010.
Cela fait désormais plus de six ans que j’exerce ce magnifique métier d’écrivain public qui me permet de m’épanouir, de faire de belles rencontres et de continuer à apprendre. C’est ce que je souhaite à toutes et tous.
Mon site : www.magali-izard.fr
Ma page FB : https://www.facebook.com/magali.izard.votre.ecrivain.public/
Mon mail : lesmotsenforme@magali-izard.fr