LA VOIE DES SENIORS

Un jour ma mère m’a donné vie, il y cinquante ans passés, pas tout à fait 51…c’était au mois d’octobre et nous habitions, à cette époque un joli village dans la Drôme. Suite à quelques petits soucis de santé, mes parents nous ont emmenés vivre, ma sœur mon frère et moi-même, dans un coin perdu de la France, l’arrière pays Grassois à 50 kms de la mer méditerranée. Puis nous avons encore voyagé, la Haute Savoie où j’ai passé mon adolescence, et enfin le Sud Ouest où je suis arrivé il y a un peu plus de trente ans.

Ces changements de régions m’ont permis de comprendre que les gens étaient différents, qu’ils avaient leurs habitudes liées parfois aux anciens, bref que ce monde était fait de personnes toutes plus différentes les unes que les autres, mais que toutes ces personnes valaient le coup d’être connues.

J’ai fait des études liées à l’Horticulture, je suis paysagiste de métier, mais grâce, ou à cause de mon amour des gens, je me suis retrouvé très vite à une bifurcation dans ma vie… et j’ai opté pour le monde dans lequel j’évolue encore aujourd’hui, le commerce en général.

Que ce soit dans la publicité, dans l’assurance, dans le commerce de gros ou dans l’automobile ; à mon compte ou pour le compte d’un patron ; je me suis toujours senti à l’aise dans ce domaine .. j’aime échanger, discuter, négocier,  renseigner, conseiller ; mais surtout j’aime le contact humain, le vrai sans hypocrisie ni jalousie d’aucune part  !

Et c’est aussi pour cette raison que j’ai foie dans l’espèce humaine, je reste persuadé qu’il existe encore, et heureusement, des gens bons et bienveillants sur cette terre ….

J’aime la vie et j’aime les gens … j’aime les gens qui aime la vie !!

 La vie m’a donner l’envie … d’aimer, d’avancer, de réaliser, de grandir .. et puis un jour de 2014 tout, ou presque, s’est arrêté ..

Arrêt de mon activité à mon compte, séparation, vente de mon affaire non réalisé et mise en vente de notre maison ..  ce sont les choses de la vie mais que cela fut difficile.

 Une chose m’a sauvé à ce moment, le travail que j’ai retrouvé très vite.. merci …sans cela je ne sais pas où j’en serais à ce jour !

Aujourd’hui, suite à un choix réfléchi, j’ai quitté mon dernier emploi pour ne pas ressembler à tous ces gens qui n’accordent que de l’importance aux faux semblants, aux acquis et aux apparences.

Mais ma décision a des conséquences importantes, remise en question, réflexion et remise en forme de mon CV, de moi et de ma recherche d’emploi. Cela reste une opération complexe et compliquée car les donnée ont changées.. eh oui ma dernière recherche remonte à 2002 ! Alors, suite à un bilan de compétence j’ai pris mon baluchon et je suis reparti à la conquête de ce nouveau monde du travail, et que cela est différent, quel choc, je crois que j’ai pris une claque en me rendant compte que je n’étais plus dans le moule. Alors j’ai réalisé que des changements devaient être mis en place, ce que j’ai fait, et aujourd’hui encore, malgré ces efforts et ces changements, je suis toujours à la recherche d’un travail qui me correspond et que j’aimerais. 

 Oui car je veux aimer le job, le partager et le promouvoir, je ne peux pas faire un job que je n’aime pas !    L’âge m’a appris certaines choses et je sais que cela est indispensable  pour mon état général !

Pendant ce temps, à un forum pour l’emploi, j’ai rencontré Margaux, un petit bout, enfin non, un grand bout de femme, à qui j’ai acheté son livre car j’en avais entendu parler dans la presse du canton. On a échangé devant un café ce jour là et nous nous sommes quittés, normal on ne se connaissait pas. Je lui ai fait parvenir quelques messages de soutien, car elle m’avait dit qu’elle avait un rendez vous important … et elle m’a poliment répondu merci, mais aussi qu’il ne fallait pas que je lui envoie d’autres messages. Alors j’ai acquiescé à sa demande.

Et puis, je ne sais plus comment, nous nous  sommes retrouvés, …. Comment je serais incapable de vous le dire, ni pourquoi non plus .. mais un contact régulier s’est mis en place et c’est peu après que j’ai décide d’ouvrir une page Facebook dédié aux seniors …

‘ La Voie des Seniors ‘ est alors née, une page crée et réalisé par des seniors au service des autres seniors en recherche d’emploi. Je me suis entouré d’une marraine, Margaux et d’autres personnes pour arriver à mettre en place cette page et un blog par la suite.

Cette page a pour but de permettre aux seniors, mais pas que, d’échanger des bons plans, des tuyaux, des offres d’emplois, des chroniques, des conseils pour les entretiens, des échanges plus profonds si besoin, bref d’aider les seniors en recherche mais aussi que ceux-ci se rendent compte qu’ils ne sont pas les seuls dans ce cas.. et que si un jour le coup de mou arrive…  nous pouvons être là, présent, pour leur dire ..  ‘ Allez on se retrousse les manches et on y va ‘  ..

Nous avons eu, avec Margaux,  également par ce biais, un RDV avec des acteurs de la mairie de Bordeaux avec qui nous avons échangés sur cette problématique, aujourd’hui une réflexion est engagée en ce sens et nous avons été force de proposition lors  de cette rencontre.

Mon envie est que celle-ci serve à ceux qui en ont besoin, en recherche depuis peu ou depuis longtemps, seniors depuis peu ou depuis longtemps, si elle ne doit servir qu’une fois par jour cela me contenteras et me rendra heureux !

Et je saurais que ce que j’ai crée je ne l’ai pas fait pour rien !!

Catherine a rebondi en se lançant dans une aventure qui demande beaucoup de courage. Un message d'espoir pour tout le monde. Nous lui souhaitons la plus franche réussite !

Destination Ilet Gourmand...

Août 2016, vacance de vacances, destination imposée : Ilet Gourmand. J’ai créé une boutique-bonbonnière située au cœur de Lyon avec, depuis deux mois, vue imprenable sur les trottoirs du cours Lafayette en pleins travaux de réfection. Adieu Maurice, Antilles ou Saint-Domingue, je voyage désormais sur mon lieu de travail, un ilet climatisé garanti sans moustique et sans coup de soleil.

Comment aurais-je pu imaginer en intégrant la grande compagnie aérienne nationale, qu’un atterrissage forcé m’attendait  27 années plus tard ? Vous connaissez déjà la chanson du rouleau compresseur, cette logique comptable d’entreprise qui vous donne le choix de partir ou de partir pour sauver votre peau. C’est un travail de fonds qui prend des années avant de parvenir à vous briser, à vous laminer au point de vous conduire à l’impensable : quitter la sécurité financière de ma vie de salariée d’une entreprise de prestige. Cela se concrétise par la mise en place régulière de plans sociaux appelés plans de sauvegarde de l’emploi des autres. Moi, à 50 ans, j’étais au bout.

Mon enveloppe financière de départ a été investie dans l’aménagement de la boutique. J’ai dû recourir à un emprunt pour réussir à boucler le projet. L’ami Pôle m’a rémunérée pendant quelque temps. Aujourd’hui, je vis à crédit avec l’espoir fou de réussir à me verser un premier salaire dès que possible.

Je mets à profit mon expérience de la vente. Je prospecte de grandes entreprises et de leurs comités. J’anime la boutique, lieu accueillant et chaleureux.

Une confiserie c’est un espace de bonheur et de réconfort. Le chocolat voluptueux, les dragées multicolores coulent à flots pour inonder tous les bonheurs familiaux. Je participe aux fêtes de toutes confessions en déployant des trésors de créativité jamais exploités dans ma précédente vie professionnelle. Noël 2016 est bouclé, j’imagine déjà Pâques 2017 tout en veillant à dynamiser mon site internet qui représente des mois de travail passés et à venir.

Vents et marées ne m’épargnent pas : erreurs d’évaluation des stocks, pannes techniques, annulation en 2015 des fêtes du 8 décembre, arnaques et actuellement, des travaux de voirie considérables découragent les piétons de passer devant la vitrine.

Je navigue avec le courage de l’inconscience en m’obligeant à positiver chaque jour malgré la situation financière tendue. Le bilan humain dépasse toutes mes espérances. Chaque jour m’apporte son lot de rencontres uniques et encourageantes. Comme je serai fière de pouvoir me verser mon premier salaire, aussi modeste soit-il ! (Clin d’œil à Margaux que je remercie et qui m’a beaucoup touchée).