LA VOIE DES SENIORS

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PORTRAITS


Et si nous parlions Jazz ? Chanteuse de Jazz. Un bel exemple de reconversion

 

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Ce soir, je vous présente Lily. Une nana incroyable. 64 ans, chanteuse de jazz depuis qu'elle a  50 ans. Vous avez bien lu. Avant d'être chanteuse, elle a été secrétaire de direction, puis assistante dans une agence de pub.

Un licenciement l'année de ses 50 ans l'invite à se remettre en question et à se lancer dans ce qu'elle a, finalement, toujours voulu être : chanteuse. Mais pas n'importe quelle chanteuse.  Nan, nan...Chanteuse de Jazz.

Lily est une fille épatante qui m'a reçue avec beaucoup de gentillesse et d'attention.

Venez. Entrez avec moi dans son univers.

 L' interview de Lily's Jazz

 

Lily, tu as un parcours très original si je puis dire. A t'écouter, tu es quelqu'un de joyeux et de confiant.

 

"Je confirme", me dit-elle en riant. Lily rit beaucoup, chante beaucoup aussi ! Entre chaque question, elle chante.

Tu es passionnée par le chant. Te prédestinais-tu à  être chanteuse ?

 

Non, pas du tout. Quand j'étais petite, j'allais à l'école primaire chez les bonnes sœurs à Enghien-les-Bains. Je rêvais d’être danseuse ou coiffeuse, et surtout j’adorais monter sur les tables pour chanter. Je chantais dans les kermesses. J’ai fait du piano et du solfège au conservatoire d’Enghien. On chantait avec mes frères et sœurs dans le genre « Mélodie du Bonheur »… Mes parents jouaient du piano et mon père composait des musiques pour son plaisir.

 

Nous avons déménagé à Paris. Là, j'étais au collège "Louise de Bettignies" qui était un établissement pour jeunes filles de bonne famille. Je fréquentais davantage la chorale de la paroisse avec mon père que les clubs de jazz.

 

Puis j'ai fréquenté le Lycée Racine où j’ai eu mon bac à 17 ans. J’étais bonne en tout sauf en histoire/géographie et je pensais faire soit prof de gym, soit kiné, soit Sciences-Po. Je me cherchais.

 

En fait, j’ai fait une école de chimie où j’ai rencontré mon futur mari et comme la chimie ce n’était pas trop mon truc, j’ai fait le CPSS où  j'ai préparé un BTS de  secrétariat de direction, option gestion commerciale.

Raconte-moi quelle enfant tu étais.

 

J’étais une enfant très sociable, je disais bonjour à tout le monde dans la rue. Il parait que j’étais rigolote, un peu garçon manqué. J’adorais le tir à l’arc et la danse. Je n’avais pas de grand rêve si ce n’est danser et faire la classe à mes poupées!

A t'écouter, on pourrait supposer que tu es issue d'un milieu artistique. Est ce le cas ?

 

 

Oui et non car issue d'un milieu  aristo-catho avec des parents en âge d’être mes grands-parents puisque j’ai des neveux et nièces de mon âge. Une vie d’artiste n’était pas forcément envisageable même si mes parents jouaient du piano et aimaient chanter. D'ailleurs,mon père a composé une chanson d'amour pour ma Maman. Il a aussi composé des opérettes. Dans mon milieu, l’idée était plutôt de se marier, d’avoir des enfants et de pouvoir exercer un job en cas de besoin. Je me suis mariée et j’ai eu 2 enfants  à 21 et 26 ans.

Tu veux me parler de ton parcours professionnel ?

 

Après quelques mois de première expérience au Syndicat de Fabricants de Boite Métallique (follement sexy) j’ai très vite été attirée par un poste de secrétaire/assistante dans une agence de publicité.

 

J’ai passé 5 ans dans une grande agence et quand j’ai été licenciée j’ai retrouvé un poste d’Assistante chef de pub dans une plus petite structure au sein de laquelle j’ai passé 10 ans et pris beaucoup de responsabilités. J’ai acquis des parts dans l’agence, recruté et managé des équipes et fini par me mettre à mon compte,« conseil en communication » pendant 10 ans.

 

Puis je suis retournée en agence pendant 5 ans et c’est là que j’ai été licenciée à 50 ans !!

Ton licenciement, justement, venons y car le licenciement est au cœur de nos préoccupations. A t'il été douloureux ? Peux-tu m'en parler ? Et quels moyens as-tu mis en œuvre pour t'en sortir ?

 

Mon licenciement en 2003  sur le moment m’a fait souffrir ; je me suis dévalorisée :« voilà, je suis trop vieille et moins attractive, donc on préfère engager deux de 25 ans à la place d’une de 50 ans… ». L’agence en question a proposé de m’offrir une formation de mon choix… Super mais quoi faire ?? Le temps de négocier mon départ car j’étais déléguée du personnel, j’ai rangé mon bureau, tourné tout ça dans ma tête… et je suis tombée sur un petit livre « Chanter à Paris »  laissé dans mon bureau par une personne qui avait été licenciée avant moi ; en le feuilletant, j’ai découvert qu’il y avait des écoles de chant et là …ça a fait tilt dans ma tête !!

 

Depuis l’an 2000, on bénéficiait des RTT et j’en avais profité pour prendre des cours de chant. J’en rêvais mais n’avais jamais le temps avec ce satané boulot dans la pub, 2 enfants à ma charge et j’avais divorcé par-dessus le marché… Voilà, je l’avais mon idée de formation !!! J’allais faire une année de formation de chant !! J’ai fait le tour des écoles de chant citées dans ce petit guide, je suis alléeécouter les concerts de fin d’année et je me suis inscrite pour la rentrée 2003/2004 à l’IACP, école de jazz.

J’ai passé une année fantastique à apprendre chant jazz, improvisation jazz, solfège, piano jazz, interprétation scénique. J’y ai rencontré des artistes avec qui je me suis sentie bien, j’étais dans mon élément. Les premiers concerts, les premiers émois sur de vraies scènes,  sacrés souvenirs… J’avais encore 2 ans de chômage pour transformer l’essai. Je ne voulais plus travailler dans la pub mais j’étais un peu inquiète. Je suis allée voir une voyante qui m’a dit que ma voix allait plaire, que je n’aurais pas besoin de faire autre chose pour gagner ma vie !! J’ai mis à profit le rythme de boulot d’agence de pub –un rythme de folie- à la préparation de mon nouveau job !Bâtir un répertoire, trouver des lieux où chanter, trouver des musiciens, faire une carte de visite, prospecter pour obtenir des cachets. J’étais portée par l’amour de ce que je faisais. Mes enfants m’ont soutenue et étaient grands, je pouvais me permettre de prendre un petit peu de risque. J’ai réussi à trouver suffisamment de contrats pour obtenir le statut d’intermittent du spectacle et je le suis restée pendant presque 10 ans ! Pour cela, j’ai multiplié les propositions de spectacle, j’ai sans cesse augmenté mon répertoire, j’ai travaillé pratiquement 24H/24 J mais toujours avec passion !!

 

Je suis très heureuse d’avoir fait ce choix et d’avoir réveillé ce rêve enfoui !!! Chacune et chacun d’entre nous a des rêves qui ne demandent qu’à se matérialiser ; il faut se faire confiance et être attentifaux signes qui nous sont envoyés J . La passion ne s’éteint jamais et on peut rebondir à tout âge, d’une manière ou d’une autre. Se réaliser, mieux se connaître et sentir qu’on est exactement  là où il faut !!

Aujourd’hui, j’ai 64 ans, je fais toujours des concerts, j’anime des ateliers de chant pour enfants, adolescents et adultes, j’ai appris récemment à jouer du ukulélé et je compte bien me remettre au claquettes !!

Merci du temps que tu m'as accordé. Je suis très touchée par ton parcours, ta volonté et ton dynamisme. Vois-tu autre chose que je puisse ajouter pour nos lecteurs ?

 

"Oui", me répond-elle joyeusement. "Il ne faut pas perdre espoir. Il faut écouter son cœur, faire ce que l'on aime. Ah et aussi dis bien aux lecteurs, que je me suis toujours formée. Tout le temps. Il faut se former...."

 

Je vous invite vivement à découvrir son site, à liker et suivre sa page FB et à l'écouter sur YouTube. Et bien sûr à partager.

 

www.lilysjazz.com

www.facebook.com/lilysjazz

www.youtube.com/lilysjazz

 

 


23/09/2016
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Destination Ilet Gourmand à Lyon

Ce soir, je vous présente Catherine.  14371978_10207581725764369_1723717741_n.gif.jpg

 

Catherine est une jeune femme, et oui les quinquas sont de jeunes femmes, que j'ai rencontrée récemment. Elle a eu la gentillesse de me parler de son expérience et je vous livre son témoignage. 

 

 

 

Destination Ilet Gourmand au coeur de  Lyon

 

Août 2016, vacance de vacances, destination imposée : Ilet Gourmand. J’ai créé une boutique-bonbonnière située au cœur de Lyon avec, depuis deux mois, vue imprenable sur les trottoirs du cours Lafayette en plein travaux de réfection. Adieu Maurice, Antilles ou Saint Domingue, je voyage désormais sur mon lieu de travail,  un ilet climatisé garanti sans moustique et sans coup de soleil.

 

Comment aurais-je pu imaginer en intégrant la grande compagnie aérienne nationale, qu’un atterrissage forcé m’attendait  27 années plus tard ? Vous connaissez déjà la chanson du rouleau compresseur, cette logique comptable d’entreprise qui vous donne le choix de partir ou de partir pour sauver votre peau. C’est un travail de fond qui prend des années avant de parvenir à vous briser, à vous laminer au point de vous conduire à l’impensable : quitter la sécurité financière de ma vie de salariée d’une entreprise de prestige. Cela se concrétise par la mise en place régulière de plans sociaux appelés  plans de sauvegarde de l’emploi des autres. Moi, à 50 ans, j’étais au bout.

 

Mon enveloppe financière de départ a été investie dans l’aménagement de la boutique. J’ai dû recourir à un emprunt pour réussir à boucler le projet. L’ami Pôle  m’a rémunérée pendant quelque temps. Aujourd’hui, je vis à crédit avec l’espoir fou de réussir à me verser un premier salaire dès que possible.

 

Je mets à profit mon expérience de la vente. Je prospecte de grandes entreprises et de leurs comités. J’anime la boutique, lieu accueillant et chaleureux.

 

Une confiserie c’est un espace de bonheur et de réconfort.  Le chocolat voluptueux, les dragées multicolores coulent à flot pour inonder tous les bonheurs familiaux. Je participe aux fêtes de toutes confessions en déployant des trésors de créativité jamais exploités dans ma précédente vie professionnelle. Noël 2016 est bouclé, j’imagine déjà Pâques 2017 tout en veillant à dynamiser mon site internet qui représente des mois de travail passés et à venir.

 

Vents et marées ne m’épargnent pas : erreurs d’évaluation des stocks, pannes techniques, annulation en 2015 des fêtes du 8 décembre,  arnaques et actuellement, des travaux de voirie considérables  qui découragent les piétons de passer devant la vitrine.

Je navigue avec le courage de l’inconscience en m’obligeant à positiver chaque jour malgré la situation financière tendue. Le bilan humain dépasse toutes mes espérances. Chaque jour m’apporte son lot de rencontres uniques et encourageantes. Comme je serai fière de pouvoir me verser mon premier salaire, aussi modeste soit-il ! (Clin d’œil à Margaux que je remercie et qui m’a beaucoup touchée).

 

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https://www.facebook.com/iletgourmandlyon/

 

http://ilet-gourmand-chocolaterie.fr/

 

 


17/09/2016
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