LA VOIE DES SENIORS

LA VOIE DES SENIORS

Episode trente-cinq : super pouvoir

Un nouvel épisode du Journal d'une chômeuse

14495322_316196765406957_5532813241555031964_n.jpg

 


Quand j’étais môme, j’adorais la série « L’homme invisible » avec David McCallum. Un peu pour sa coupe de cheveux improbable mais surtout pour son super pouvoir.

Et bien figurez-vous qu’à 47 ans, je viens de découvrir comment faire pour devenir invisible ! En vérité, y’a rien de plus simple, il faut juste être… chômeur. Pas besoin de machine compliquée, une petite lettre de licenciement suffit, et hop c’est parti !

J’avoue ne pas m’être rendue compte immédiatement de ce don fulgurant. Je m’en suis aperçue en envoyant des lettres et des cv par mail. Ben oui, petite précision pour les plus de 40 ans, on n’envoie plus rien par la poste. Bref. Un mail, deux mails, d’autres mails. Nada. Tu vérifies les adresses, c’est ok. Et puis tu réalises : les sociétés – qui pourtant font paraître des annonces – ne daignent pas répondre. A la poubelle, direct ! Sans passer par le courrier-type : « En réponse à votre candidature, je suis au regret de devoir vous informer que celle-ci n'a pas retenue notre attention. Soyez cependant assurée que cette décision ne met pas en cause vos qualités… blablabla… »

Que les boites où tu postules spontanément fassent la sourde oreille, à la rigueur. Mais les autres… D’autant que cela ne leur coûterait strictement rien grâce au dieu internet. Pourtant Pôle Emploi, lui, ne voit que toi. Faut accourir quand il te siffle ; faut prouver sans arrêt que tu fais le maximum pour trouver un job. Les employeurs, eux, que dalle ! Comme quoi, mon nouveau don n’est pas tout à fait au point.

Cependant il fonctionne sur Linkedin, où tu es quasi aussi transparent que chez les recruteurs. A une nuance près… Tu demandes une mise en contact, parfois on t’ignore, le plus souvent on t’accepte. Mais attention, sans jeter un œil à ton profil. Profil que tu as pourtant mis des heures à rédiger aux petits oignons. Quant à répondre à tes messages… Là, tu existes, mais on ne te voit pas. On ne te regarde pas. Tu n’en vaux même plus la peine.

Dernier point concernant l’invisibilité : ça marche pas mal avec les connaissances réelles voire les amis. 

Ne me reste donc plus qu’à me fabriquer – comme ce brave David McCallum – une jolie perruque blonde à la Purdey de « Chapeau melon et bottes de cuir ». Elle au moins, quand les réponses ne lui convenaient pas, elle envoyait des mandales.
 


09/10/2016
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 55 autres membres